ZERO DECHET ?
Est-ce possible ?
Ce que je vais vous raconter là, mon aventure zéro déchet", commencée en janvier 2016, ce
n’est pas la démarche d’une militante écologiste, ni politique, ni
scientifique. C’est celle d’une citoyenne ordinaire.
Donc, parfois, vous verrez des incohérences, des
contradictions, de l’ignorance, parfois de la niaiserie.
Mais au bout du
compte, après cette expérimentation personnelle, bien qu’inspirée forcément par
d’autres (on n’invente rien), je me suis sentie, justement, déniaisée… et joyeuse !
Partager cette expérience "Zéro déchet" est maintenant essentielle.
Donc, je commence, en mars, par mon village:
Je vais voir le Maire. Il est ravi.
Je vais voir
l’association culturelle de Cajarc. Ils sont partants, et enthousiastes !
C’est
pas que j’ai envie de déniaiser tout le monde, ce serait prétentieux, mais en
fait je me suis dit : « tu
serais bien égoïste de garder ça pour toi ! égoïste vis-à-vis de tes
concitoyens, certes, mais aussi et surtout vis-à-vis de notre Terre. »
Les débuts de mon aventure personnelle zéro déchet :
Non, ce n’est pas un environnement dégradé ! Le département
du Lot n’est pas propice aux inquiétudes environnementales, avec ses causses et
forêts préservés, Mais de multiples prises de conscience qui m'ont poussée vers l'expérience zéro déchet:
·
Dans le
quotidien :
Apporter un sac plein de « recyclables » une
fois par semaine? zut. Ils viennent d'où tous ces trucs?
· Dans des lieux :
Usines
de recyclage croulant sous nos emballages, ruisseaux pleins de sacs plastiques après la crue, emballages divers dans la
forêt…
· Dans des médias et réseaux sociaux :
Des
reportage sur les micro-plastiques dans les océans, sur les mines d’aluminium, celles d’or,
d’argent, de métaux rares, qui empoisonnent les rivières et du coup les animaux
et humains qui s’y abreuvent.
Après? Bon, c’est décidé, je n'achète plus (ou
presque) de papier alu ni de canettes en alu.….
Mais on n’est pas fait, je crois, à l’échelle individuelle humaine,
pour tout appréhender et tout résoudre.
Notre vision d’humain reste à l’échelle humaine, celle de la tribu, du
village, et, à l’extrême limite, celle de la ville.
Les moyens de communication actuels nous balancent
tout dans la figure, mais on se dit « je
ne peux rien faire ! » ça en devient désespérant.
Alors, on pratique à notre échelle, on trie nos
déchets, on ne jette plus nos papiers par terre etc… On a bonne conscience… Mais
par ailleurs, on continue de grignoter la Terre, et je l’écris avec un T
majuscule.
J'ai alors regardé la Terre non plus
comme une planète sur laquelle j’habite, je vis, je mange, je fais la fête, où
il y a de chouettes forêts, des plages, des avions incroyables, des téléphones
impressionnants, des machines qui font tout super bien etc…
Je me suis mise à
regarder la Terre comme
un être vivant qui nous porte, nous nourrit, nous permet de respirer.
Comme une Mère, notre mère.
Je me suis dit que l’Homme était super inventif et
doué et puis comme tout le monde, impressionnée, admirative : « Mais où cela va-t-il
s’arrêter ? C’est génial ce progrès ! »
Alors LA QUESTION est arrivée : « Mais au fait,
pour fabriquer tout ça, pour s’agiter comme on fait, créer, inventer, il faut
de la matière première! Et après, on en fait quoi de toutes ces merveilles plastifiées, sur-emballées, toutes-belles-toutes-propres? »
Première réponse :
« Bon, ça va, on a qu’à recycler. » … Et je le fais, super bien d'ailleurs, comme nous tous.
Renseignements pris, ce n’est pas si simple.
Et oui! Seulement
20% de nos déchets sont recyclés ! Sans compter la
logistique énorme et couteuse financièrement et écologiquement de ce recyclage !
Et
j’ai vu notre Mère Terre que nous, ses enfants, nous étions en train
d’empoisonner, de manger, de gangréner.
Bref, un peu beaucoup désespérée, j’ai dit : « Bon, tu fais quoi du coup ? »
Militer ?
Certes, de temps en temps; mais le temps, l’investissement par ailleurs, le
courage me manquent.
Et puis j’ai pas la fibre en fait.
Réponse numéro deux :
Je vais plutôt faire un truc perso, je vais cibler un
seul problème qui me semble à ma portée :
Je ne vais plus jeter de déchets !
Bon, j’ai un jardin, par chance, du coup je fais du
compost. Pour le reste, il n’y a qu’une solution : je vais tenter de ne
pas avoir de déchets à jeter, de ne rien faire rentrer chez moi qui doive
empoisonner la TERRE, avant ou après son achat.
Pas fastoche.
Alors j’ai trainé sur la toile : cette démarche
était déjà beaucoup expérimentée.
Petit à petit, je me suis lancée : j’ai commencé
par tendre timidement une boite à mon fromager, mon boucher, à dire non merci
au sac papier de mon boulanger Etc… Ils m’ont regardé d’un drôle d’air au
début, puis on s’est mis à discuter, avec eux, avec les clients, et c’était
super.
Et puis j’ai vu le film « Demain », et ça
m’a confortée dans l’idée de ne pas garder cette expérience si riche pour
moi !
Mais, matériellement, je me suis heurtée à beaucoup d’obstacles,
inattendus…
Ce que
j’ai dû changer dans mes habitudes, progressivement :
ZERO DECHET ?
Est-ce possible ?
- Garder à l’esprit le « zéro déchet », en toutes circonstances, (refuser les sacs plastiques, emballages, contenants divers, que nous donnent gentiment les commerçants par exemple).
- Réduire ma consommation, surtout la consommation compulsive, vous savez, celle « qui fait du bien quand on est en bas de la vague » !
- Avoir toujours dans la voiture et dans mon panier ou mon caddie des boites hermétiques, tarées à l’avance, des sacs en tissu de différentes tailles, et pourquoi pas les sacs plastiques stockés chez moi.
- Acheter en vrac le plus possible (oui, des fois c’est impossible pour moi: le chocolat…).
- Faire moi-même ma lessive, mes gâteaux secs, mon démêlant, mon adoucissant linge, mon anti calcaire. Avoir du shampoing solide…
- Et parler ! Arriver chez un commerçant avec ses boites, ça suscite beaucoup de curiosité, de commentaires, de la part tant des commerçants que des clients. Les commerçants de Cajarc que j’ai rencontrés se sont impliqués avec intérêt dans le projet, avec le sourire et un « Ah si tout le monde faisait comme vous »…